Présence
Sensation douce et froide du chêne blanc sous le doigt, aspérités comme les coutures du bois, arrondi du bâton, avec le souffle, l’attention portée au changement de texture juste sous la peau, attention exclusive, essayer de sentir sous le centimètre carré de peau et de rester là, au bout des doigts.
Ne pas laisser le flot des pensées m’emporter dans le vert des arbres, dans le chant des oiseaux ou dans le quotidien à venir.
Écoute proche, le son. La pie, un corbeau, les passereaux tous près. Plus loin les voix des promeneurs, une voiture ou plusieurs sur le Pont de la porte de Garonne.
Observer le flot qui cherche à s’évader, comme un barrage poussé par la masse de l’eau qui voudrait se répandre. Le souffle accompagne, canalise, et l’attention revient sur les sons, derrière le tympan
Sentir, l’air frais au bout des narines, le pincement léger du froid tout au bout du nez, chercher les parfums, les accueillir, la truffe au vent. L’air frais sur les joues, la chaleur du soleil sur le front et sa lumière dans les yeux. Aveuglée. La goutte qui se forme dans la fosse nasale et commence à ruisseler, elle chatouille doucement.
Le flot est chagriné, son entêtement perturbé par l’attention portée au bout du nez, au parfum du matin.
Présence au bois du jo, au son du parc, au parfum de l’air.
Présence traduite en mouvement quand la porte s’ouvre et que Uke abat Shomen.
Le Centre présent au Centre accueille, absorbe et expand, naturellement , sans heurt
Le flot a disparu
Seule reste l’Unité dans la présence à l’autre. En son Hara.
Merci à Mylène, Max, José, Elisabeth et notre Senseï Raphaël pour le partage de ce doux matin de reprise, un an après...
Karine